Marx aux confins de l’eurocentrisme

Auguste Bianchi

This review first appeared in Agitations on April 21, 2019.

Ce texte est une note de lecture de l’ouvrage de Kevin B Anderson Marx aux antipodes, qui étudie le rapport qu’entretient Marx tout au long de sa vie avec les sociétés non-occidentales. Le livre se découpe en 6 chapitres qui correspondent à 6 thèmes majeurs dans lesquels Marx est conduit à se positionner politiquement et théoriquement par rapport à l’avenir des sociétés non-européennes et celles aux marges de la société européenne. Dans le chapitre premier, il est principalement question des premiers textes de Marx sur la Chine et l’Inde. Dans le second, du rôle central joué par la Pologne dans les rivalités inter-européennes. Dans le troisième, Kevin Anderson revient sur les positions défendues par Marx concernant la guerre civile américaine et l’abolition de l’esclavage. Le quatrième chapitre porte sur la lutte de libération nationale irlandaise et les changements de perspective de Marx concernant la stratégie politique que doit adopter le mouvement ouvrier anglais à son égard. Le cinquième chapitre porte sur les passages des Grundrisse et du Capital suggérant une conception multi-linéaire de l’histoire ; Anderson revient entres autres sur les modifications majeures que Marx apporte à la première édition française du Capital. Dans le sixième et dernier chapitre, il est enfin question des derniers écrits de Marx concernant la question des formes communale propres aux sociétés pré-capitalistes. Il y est notamment question de la commune rurale russe, et des rapports qu’entretient Marx avec les populistes russes.

L’objet de Kevin Anderson dans ce livre est de montrer les changements de perspective de Marx tout le long de sa vie. Si les premiers écrits de Marx pêchent par un eurocentrisme et une vision condescendante voire raciste des sociétés non-occidentales, Anderson montre que l’évolution de sa pensée tend vers une conception plus ouverte du devenir historique des sociétés. S’appuyant sur les travaux de la philosophe et militante marxiste Raya Dunayevskaya, l’auteur va jusqu’à dire que Marx est parfois amené à développer des analyses sur les rapports de genre et de race. Analyses qui le conduiront notamment à défendre inconditionnellement l’abolition de l’esclavage au moment de la guerre civile américaine, ce qui à l’époque était loin de faire l’unanimité chez les socialistes.

Les écrits sur l’Inde des années 1850, au cœur de la critique d’Edward Saïd

Les critiques de Marx provenant d’auteurs antiracistes et anticolonialistes mettent principalement en avant les positions eurocentristes défendues par le penseur allemand dans certains de ses écrits journalistiques, notamment ceux qu’il écrivit pour couvrir l’actualité indienne. Ces critiques montrent que Marx considère le colonialisme britannique comme bénéfique. Il s’agirait en effet du meilleur moyen pour l’Inde de se développer technologiquement et économiquement. Cette position repose sur une conception unilinéaire de l’histoire selon laquelle toutes les sociétés doivent passer par les mêmes stades de développement : avant d’être communiste, l’Inde devrait nécessairement passer par le capitalisme. Pour un critique de l’orientalisme comme Edward Saïd, cette conception est ce qui conduit Marx à reprendre le passage d’un poème de Goethe concernant le massacre perpétré par le conquérant turc Timour à Dehli en 1398. Dans ce passage, Goethe écrit :

« Pourquoi ce tourment nous tourmenterait-il,

puisqu’il accroît notre plaisir

le règne de Timour n’a-t-il pas

englouti des myriades d’âmes ? »

Edward Saïd écrit dans L’orientalisme que cette citation, provenant de l’article de Marx « La domination britannique aux Indes », publié dans le New York Tribune le 25 juin 1853, témoigne du fait que le penseur allemand a recours à Goethe comme « sa source de sagesse sur l’orient ». Pour Anderson, si l’article de Marx est effectivement eurocentriste, ce serait toutefois une erreur de prendre un objet culturel comme le poème de Goethe pour un élément justifiant, voire constituant, une structure sociale comme l’impérialisme. Pour l’auteur de Marx aux antipodes, il s’agit là d’un problème méthodologique qui traverse tout le livre d’Edward Saïd.

Anderson ajoute que Marx utilise ce passage du poème de Goethe dans d’autres textes, notamment pour décrire la déshumanisation des ouvriers dans un article de janvier 1855 pour la Neue Oder Zeitung à propos de la crise économique en Angleterre. Ce passage de Goethe sert alors à décrire non pas la position de Marx lui-même, mais celle de la bourgeoisie anglaise. Il serait donc possible de considérer que dans l’article sur les Indes, ce même passage ait également été utilisé pour décrire la position des colons britanniques.

De façon plus générale Anderson défend que considérer Marx de façon unilatérale comme un penseur eurocentriste ne vaut que si l’on ne tient compte que de ce qu’il écrit dans la première moitié de sa vie, c’est à dire jusqu’en 1853. Pour Anderson, ce qui change, c’est la position de Marx quant au caractère progressiste du capitalisme. Si l’on trouve dans le Manifeste communiste des passages où Marx peint le capitalisme dans des traits positifs, de telles considérations disparaissent complètement dans ses textes plus tardifs. Ce serait donc la vision qu’a Marx du capitalisme comme partiellement progressiste qui l’aurait conduit jusqu’en 1853 à défendre la nécessité historique de la colonisation.

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La révolte des Cipayes, mouvement pour l’indépendance de l’Inde contre le colonialisme britannique

Les écrits sur la Pologne

Les changements de position de Marx concernant la lutte de libération nationale polonaise témoignent également du passage d’une conception unilinéaire à une conception multilinéaire de l’histoire. La situation polonaise (ainsi que la situation irlandaise comme on le verra plus tard) oblige Marx à repenser le problème du « point de départ de la révolution ». Dans un premier temps, Marx considère qu’un mouvement révolutionnaire mondial ne peut partir que de l’Angleterre, car à l’époque il s’agissait du seul pays où le capitalisme était pleinement développé. Ainsi, dans la période qui précède la publication du Manifeste communiste, Marx et Engels considéraient que seule la classe ouvrière anglaise avait l’initiative. Dès lors, la Pologne, territoire convoité à l’époque par presque toutes les puissances européennes, ne pouvait se libérer véritablement que si le prolétariat anglais se libérait de sa bourgeoisie. À partir de 1863, Marx considère que s’ouvre en Europe une nouvelle période révolutionnaire et que la Pologne y joue un rôle central. Anderson ajoute que la question polonaise occupe une place centrale dans les débats qui ont précédé la formation de la première Internationale.

Si la Pologne occupe une place aussi centrale, c’est en partie à cause de son positionnement géographique. C’est la nation qui sépare l’Europe occidentale de la Russie. Lors de la révolution française de 1830, l’insurrection polonaise qui se déroulait au même moment a ainsi empêché une intervention russe en France. Il est important d’ajouter que l’histoire de la Pologne est en partie liée à l’histoire de l’empire colonial français. Sous Napoléon premier, des bataillons polonais ont été utilisés dans la guerre coloniale contre Haïti. En 1831, Louis Philippe tente la même chose, mais cette fois-ci pour l’Algérie. C’est de nouveau l’occasion d’une résistance des Polonais.

Pour Anderson, les derniers positionnements de Marx invalident les critiques qui font de lui un penseur qui réduit la réalité sociale aux rapports économiques. Dans la querelle entre Marx et les proudhoniens concernant la question polonaise, ces derniers se montrent beaucoup plus réductionnistes. Anderson relève que pour Proudhon, la classe ouvrière ne doit pas se préoccuper d’affaires politiques et ne doit s’en tenir qu’aux questions économiques et sociales. Une telle position amène les proudhoniens à considérer que l’Internationale ne doit pas se lancer dans un débat à propos de l’indépendance de la Pologne.

Les légions polonaises de Napoléon en Haïti

La guerre civile américaine et l’abolition de l’esclavage

Marx considère la guerre civile de 1861-1865 aux États-Unis comme un événement majeur de son époque pour l’émancipation humaine. Cette guerre, qui oppose le sud esclavagiste et le nord des États-Unis, occupe en outre une place centrale dans les débats au sein du mouvement ouvrier européen. Marx prend inconditionnellement parti pour le nord, et dit même espérer une révolution menée par les esclaves noirs. Pour Anderson, les écrits de Marx concernant cette période sont l’occasion pour lui d’amorcer une analyse des rapports entre race et classe. Marx se positionne en faveur d’une alliance entre les travailleurs blancs du monde entier et les esclaves noirs et montre la manière dont les esclavagistes cherchent à lier à leur cause les blancs pauvres du sud en leur faisant miroiter la possibilité d’être, eux aussi, propriétaires d’esclaves. Face à des socialistes immigrants allemands réticents, il milite pour l’abolition de l’esclavage et pour que la classe ouvrière britannique s’oppose à une intervention anglaise aux États-Unis. Tout comme la question polonaise, la question américaine joue un rôle central dans la formation de la première Internationale. Après la réélection de Lincoln en 1864 sous la bannière de l’abolition de l’esclavage, l’Internationale envoie au président réélu une Adresse pour l’encourager sur cette voie. Cette Adresse aborde non seulement la question de l’esclavage, mais encore les rapports de classe et de race aux États-Unis. Il y est notamment question du problème du racisme des travailleurs blancs.

La position anti-esclavagiste de Marx se manifeste jusque dans certaines phrases du livre I du Capital où l’on peut lire que : « le travail, tant qu’il sera flétri dans la peau noire, ne sera jamais émancipé dans la peau blanche ». Il s’accompagne en outre d’une analyse de l’articulation entre esclavage et capitalisme. L’Angleterre, pays où le capitalisme était à l’époque le plus développé, dépendait de la production de coton par les esclaves du sud des États-Unis, cela fait dire à Marx la chose suivante : « Aussi longtemps que les manufacturiers anglais dépendaient du coton cultivé par des esclaves, on peut affirmer avec exactitude qu’ils s’appuyaient sur un double esclavage : l’esclavage indirect de l’homme blanc en Angleterre et l’esclavage direct de l’homme noir de l’autre côté de l’Atlantique. » (Marx aux antipodes, p. 152-153)

L’Irlande

Comme la Pologne, l’Irlande pouvait être, à l’époque du capitalisme naissant, considérée comme l’une des nations d’Europe subissant l’oppression la plus forte de la part des autres puissances européennes. À bien des égards, l’Irlande pouvait être vue comme une colonie britannique. Cette nation fournit à l’Angleterre non seulement des terres, mais également une grande masse de travailleurs à exploiter. Sans de telles ressources, l’industrie anglaise n’aurait pas pu se développer aussi rapidement. Concernant la lutte de libération Irlandaise, la position de Marx est là encore sujette à des variations. Alors qu’il est dans un premier temps réticent à l’indépendance Irlandaise, il considère à partir de 1869 que la fin de l’union forcée entre l’Irlande et l’Angleterre constitue une étape nécessaire pour amorcer un processus de révolution mondial. Il va jusqu’à considérer l’Irlande comme le « levier » de la révolution.

C’est dans sa communication secrète à l’Internationale que Marx exprime le plus fortement sa défense de l’indépendance irlandaise. La position qui y est défendue est loin des débats ultérieurs au sein du marxisme pour savoir si la révolution communiste aura lieu dans la nation capitaliste la plus avancée, ou bien là où le capitalisme est le plus faible. Pour Marx, il est évident que la première nation à abattre est l’Angleterre, à son époque, il s’agissait de la seule nation où la « forme capitaliste […] s’est emparée de presque toute la production. ». Mais pour attaquer l’Angleterre, il faut attaquer son point le plus faible, c’est-à-dire l’Irlande. La rupture de l’union forcée entre l’Irlande et l’Angleterre devait conduire à une révolution en Irlande, pays où la propriété foncière est une catégorie importée par les anglais et donc amenée à disparaître aussitôt après leur départ. L’Irlande était donc le levier d’une révolution qui devait emporter l’Angleterre et toutes les autres nations à sa suite. Si la poudre était en Angleterre, l’étincelle était en Irlande. Il fallait frapper le point faible de la nation la plus forte. D’une certaine manière, on peut dire que ce sont ses analyses du mode de production capitaliste, analyses qui dans cette communication secrète se concentrent dans l’expression « forme capitaliste », qui amènent Marx à de telles considérations stratégiques. Les catégories du capital fonctionnent ici chez Marx comme des outils pour une stratégie révolutionnaire. Ajoutons cependant que, dans la mesure où la « forme capitaliste » dont parle Marx domine aujourd’hui tous les pays du globe, il est évident que la question du point de départ ou du « levier » de la révolution doit être revue à partir des données présentes.

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La révolte des Fénians de 1867, mouvement transatlantique irlando-américain pour l’Indépendance de l’Irlande.

Vers une conception multilinéaire du devenir des sociétés (les Grundrisse et le Capital)

Dans le cinquième chapitre de son ouvrage, Anderson s’intéresse au versant théorique de l’approche marxienne des sociétés non-occidentales. Les principaux ouvrages étudiés sont les Grundrisse (manuscrits non publiés du vivant de Marx dans lesquels ce dernier développe les principaux thèmes de sa critique de l’économie politique) et le Capital.

Dans les Grundrisse on trouve une section intitulée « les formes antérieures à la production capitaliste », il y est question des modes de production qui ont précédé le capitalisme. Ce texte est l’occasion pour Marx de suggérer l’existence de 6 modes de production différents : 1) primitif sans État, 2) asiatique, 3) antique, 4) féodal, 5) capitaliste, 6) socialiste. La conception marxiste vulgaire a l’habitude de proposer un récit de l’histoire des modes de production dans lequel l’humanité tout entière serait passée par le communisme primitif, le mode de production antique, le mode de production féodal et enfin le mode de production capitaliste, pour aboutir dans l’avenir au socialisme. Pour l’auteur de Marx aux antipodes, il s’agit là d’une conception unilinéaire et eurocentriste de l’histoire. Or avec l’ajout du mode de production dit « asiatique », Marx laisse entrevoir l’idée que le devenir des sociétés humaines peut prendre une pluralité de trajectoires. Le mode de production asiatique apparaît en effet comme contemporain du mode de production féodal, cela amène Anderson à considérer que dans les Grundrisse, Marx adopte une conception multilinéaire de l’histoire.

Concernant le Capital, Anderson s’intéresse aux changements apportés par Marx à l’occasion de l’édition française de son ouvrage. On trouve en effet dans cette traduction des passages inédits concernant l’accumulation primitive. Le fait que ces ajouts n’aient pas été pris en compte par Engels à l’occasion des différentes rééditions du Capital en allemand témoigne de l’étendue des désaccords entre Marx et Engels concernant la qualité de la traduction française du Capital. Pour Anderson, c’est dans la première édition française du Capital que l’analyse de l’accumulation primitive est la plus développée. Dans ce chapitre, il est question de l’expropriation originelle qui a forcé les paysans anglais à s’exiler dans les villes pour vendre leur force de travail aux industriels. Une idée répandue consiste à penser que ce chapitre décrit ce qui devrait se passer dans toutes les sociétés humaines, suggérant l’existence d’un récit unique du devenir des sociétés. Or dans la première édition française du Capital, Marx précise que ce qu’il décrit ne vaut que pour l’Angleterre. Ainsi, il n’est pas dit que toutes les sociétés humaines sont vouées à passer par les mêmes étapes. À une époque où seule l’Angleterre est le pays où le capitalisme s’est pleinement développé, ces précisions de Marx sont importantes, dans la mesure où elles suggèrent la possibilité pour les autres pays du monde d’arriver au communisme sans passer par l’étape du capitalisme. Comme nous le verrons, les tous derniers écrits de Marx vont aller dans le même sens.

Les derniers écrits de Marx sur les sociétés non-occidentales

Dans les dernières années de sa vie, Marx produit une quantité assez importante de notes à propos des sociétés non-occidentales. Il lit notamment beaucoup de monographies écrites par des anthropologues de son temps. On a considéré pendant très longtemps que les notes écrites à l’occasion de ces lectures ne sont que d’une importance secondaire par rapport au reste de son œuvre. L’objectif d’Anderson dans le dernier chapitre de son livre est de montrer que ces manuscrits s’inscrivent dans la continuité de l’entreprise critique de Marx. L’auteur montre que certaines de ces notes marquent l’intérêt que porte Marx aux rapports de genre dans les sociétés non-occidentales, il souligne également les différences entre Marx et Engels concernant cette question. Dans L’Origine de la famille, Engels traite également des rapports de genre. C’est dans ce texte que l’on trouve l’idée qu’à une certaine période de l’humanité, aurait eu lieu une « défaite historique mondiale du sexe féminin », défaite après laquelle les femmes auraient perdu l’accès à toute prise de décision politique. Ce texte d’Engels a pendant longtemps été considéré comme la position marxiste classique concernant la question du genre et a été critiqué comme tel par bon nombre de féministes. Simone de Beauvoir considère ainsi que ce texte témoigne d’une conception déterministe qui réduit l’antagonisme entre les sexes au conflit de classe. Dans un certain nombre de manuscrits, Marx traite des mêmes questions qu’Engels dans L’Origine de la famille, partant des mêmes auteurs (notamment Lewis Henry Morgan), mais pour aboutir à des conclusions parfois très différentes. Anderson montre ainsi que Marx insiste plus qu’Engels sur les points de résistance des femmes à la domination masculine, ce qui le conduit à défendre une position tout à fait différente de celle selon laquelle les femmes auraient connu « une grande défaite historique ».

La dernière partie du chapitre est enfin consacrée à l’analyse de la commune rurale russe. À la fin de sa vie, Marx apprend le russe et noue des échanges avec la populiste russe Vera Zassoulich. Dans une lettre, Vera Zassoulich demande à Marx si les formes communales spécifiques à la Russie peuvent servir de base à un processus révolutionnaire. Marx répond alors que la contemporanéité du capitalisme ouest-européen et de la commune rurale russe ouvrait la possibilité pour la Russie de s’emparer de la technologie développée par le capitalisme sans passer elle-même par le capitalisme. Là encore, Marx suggère une conception multilinéaire de l’histoire. Les sociétés humaines ne sont pas fatalement vouées à suivre la même succession d’étapes.

Conclusion

Marx aux antipodes est un livre qui nous permet de voir en quoi la perspective marxiste est, malgré certaines tendances eurocentristes, compatible avec une perspective anticolonialiste et antiraciste. En analysant non seulement l’activité théorique de Marx, mais également son activité de militant, Anderson nous dresse le portrait d’un penseur et révolutionnaire qui est tout sauf réductionniste. Loin de se réduire aux rapports économiques, la réalité sociale comprend bien d’autres éléments, dont la race, l’ethnicité et le genre n’en sont que quelques-uns parmi d’autres. Comme le dit bien Anderson dans sa conclusion :

« Clairement, Marx n’est pas un philosophe de la différence au sens postmoderne du terme, car la critique d’une seule entité primordiale, le capital, se trouve au centre de toute sa démarche intellectuelle. Mais central ne veut pas dire univoque ou exclusif. La théorie sociale du Marx de la maturité tourne autour d’une idée de la totalité qui, non seulement, laisse une place considérable à la particularité et à la différence, mais fait également, à l’occasion, de ces particularités que sont la race, l’ethnicité, ou la nationalité, des éléments déterminants de la totalité. » (p.389)

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